La bataille des titans du football : Bordeaux-Rodez
La commission de discipline en action: Un délai accéléré pour une situation critique
Une course contre la montre a été engagée pour gérer l’affaire Bordeaux-Rodez. Conformément aux lois qui régissent la Ligue de football professionnel, lorsque la sécurité d’un match est compromise, la Commission de discipline est tenue de traiter l’affaire avant de prononcer son jugement. « Le dossier est à l’instruction, conformément aux règles, » souligne la Commission.
L’instruction habituellement prévue pour durer deux semaines a dû être accélérée à une semaine, compte tenu de la fin de la saison et de l’impératif de finaliser le classement de la Ligue 2. Lundi prochain est donc la date prévue pour la divulgation de la sentence à l’encontre des Girondins de Bordeaux. Ce jugement fait suite à l’arrêt du match de vendredi contre Rodez (0-1) à la 23e minute. Un incident déclenché par l’irruption sur le terrain d’un leader des Ultramarines, le groupe ultra principal du club, qui a perturbé Lucas Buades, le buteur ruthénois.
Bordeaux insiste pour un match de remplacement
Lundi après-midi, la Commission de discipline a reçu une délégation des Girondins de Bordeaux, menée par son président Gérard Lopez. Au cours de l’audition, le club bordelais a présenté sa défense et réitéré ses explications. Le club a fait état d’une plainte déposée contre le supporter impliqué, de la réponse immédiate des stadiers, et de l’absence d’autres incidents. Ils ont également mis en avant l’importance de l’équité sportive et allégué une provocation par l’attaquant de Rodez après son but.
Le club bordelais a en outre proposé de rejouer le match en attendant la décision de la commission. L’intention derrière cette proposition était d’anticiper d’éventuelles complications opérationnelles dues à la convocation de sept joueurs de l’équipe pour la prochaine fenêtre internationale (12-20 juin). Cependant, cette proposition a été rejetée par la commission, car elle ne fait pas partie des mesures conservatoires qu’elle peut prendre.
Les questions qui demeurent: Éclairer les zones d’ombre
De nombreuses questions restent en suspens après une audition qui a duré une demi-heure seulement. L’instruction en cours, qui nécessite la nomination d’un instructeur, permettra de réexaminer toutes les parties et de faire la lumière sur ces points non résolus. Pourquoi le club de Rodez a-t-il annoncé que son joueur avait été hospitalisé alors que ce n’était pas le cas ? Comment le supporter a-t-il réussi à s’introduire si facilement sur le terrain pour ensuite retourner en tribune sans être inquiété, malgré l’intervention des stadiers ?
Un délai d’une semaine semble approprié pour démêler cette affaire complexe qui retarde la validation définitive du classement de la Ligue 2. Elle implique malgré eux Bordeaux et Rodez, ainsi que Metz et Annecy. Le premier est actuellement promu en Ligue 1 et le second est maintenu en Ligue 2. Le club de Haute-Savoie a de nouveau fait pression sur la commission en menaçant de saisir le procureur de la République si la décision lui était défavorable.
Des précédents troublants: Bordeaux-Rodez rappelle Bastia-Lyon et Nice-Marseille
Chaque dossier disciplinaire est unique, mais celui de Bordeaux-Rodez rappelle d’autres affaires marquantes, comme celle de Bastia-Lyon en 2016 ou celle de Nice-Marseille en août 2021. Dans ces affaires, des supporters avaient physiquement agressé des participants au match. Les sanctions prononcées pour ces graves incidents avaient été sévères : match perdu sur tapis vert pour le Sporting et retrait d’un point (plus un avec sursis) pour le Gym, qui avait dû rejouer le match contre l’OM à huis clos et sur terrain neutre, à Troyes (1-1). Les sanctions à venir pour Bordeaux pourraient être similaires, mais le club a la possibilité de faire appel devant la commission d’appel de la FFF, réputée plus sévère que celle de la LFP
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